Silencieux des géants
Introduction
La Marmitta dei giganti di Bard est l'un des nombreux géosites du Val d'Aoste. Ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'origine et les particularités de cette curiosité géologique peuvent consulter le dossier correspondant sur le site Internet de la région, qui regorge d'informations scientifiques et cartographiques.
La Marmitta dei giganti di Bard est l'un des nombreux géosites du Val d'Aoste.
Description
Après avoir garé la voiture, vous revenez sur vos pas jusqu'à ce que vous atteigniez le début de l'itinéraire menant à la fondrière. Vous montez quelques marches et, à quelques mètres, vous trouvez un bloc erratique laissé par le glacier balte qui s'est retiré il y a environ 10 000 ans. À son pied se trouve une gravure rupestre dont certains spécialistes pensent qu'elle date du troisième millénaire avant J.-C., et à sa droite se trouve le toboggan utilisé pour le plaisir par des générations d'enfants et rebaptisé toboggan des femmes parce que, selon certains spécialistes, il est lié à des rites de fécondité d'origine lointaine. À titre de curiosité, je signale la présence d'autres gravures rupestres d'origine clairement contemporaine à droite dudit toboggan. Nous continuons à gravir la pente montagneuse sur quelques dizaines de pas jusqu'à atteindre un étroit sentier qui s'éloigne à plat en direction de Donnas. En le suivant vers l'extrémité de la falaise, on arrive bientôt à la marmite, qui se trouve à quelques mètres du bord du précipice. Son diamètre est d'environ cinq mètres et sa profondeur maximale est de sept mètres. Elle a été creusée par les eaux tourbillonnantes qui descendaient des deux bords du glacier de Bard, autrefois séparés par la crête rocheuse où se trouve l'actuelle forteresse de Bard. Le siège de la forteresse de Bard en 1800 par les troupes de Napoléon a laissé une trace profonde dans la mémoire collective et les récits de ces journées épiques sont parfois exagérés et déformés. Grâce au travail minutieux de M. Alfonso Bernardi et à sa collection de documents d'époque, dont une copie a été déposée aux archives historiques régionales d'Aoste, il est possible de reconstituer fidèlement ces événements. J'ai utilisé une partie de sa documentation pour rédiger une courte chronique. <15 mai 1800 l'avant-garde de l'armée de réserve entre dans la vallée d'Aoste et s'arrête à Etroubles après avoir franchi le col du Grand-Saint-Bernard 16 mai Aoste est conquise 18 mai Ch â tillon tombe 19 mai au matin l'avant-garde arrive en vue du fort de Bard, 20 mai le commandant de l'armée écrit à Napoléon : "il est impossible de laisser passer l'artillerie avant d'avoir conquis le château de Bard.... l'infanterie et la cavalerie peuvent contourner le château en prenant un chemin muletier qui va d'Arnaz à Perlo ... la route autour du château est très difficile, même pour l'infanterie. Cependant, je me risque à faire passer deux régiments de troupes montées de l'avant-garde " 21 mai ", l'avant-garde est à Pont Saint Martin et à Carema .... Demain, avant le jour, je tenterai une attaque en règle ; j'ai fait préparer des échelles... si nous ne parvenons pas à ouvrir le passage, il faudra l'assiéger" 22 mai, "le village de Bard tombe et la garnison se replie sur le fort. Les habitants ont depuis longtemps fui dans les montagnes. A la porte de Donnas, deux officiers français sont blessés par des tirs amis alors qu'ils rejoignent leurs camarades. Dans la confusion de la bataille, ils avaient été pris pour des défenseurs du fort qui tentaient une sortie. 22 mai "la pièce de 4 et l'obusier n'ont pas réussi à passer, l'ennemi n'a pas cessé un instant le feu vif de l'artillerie sur la route (qui traverse le village) sur treize hommes qui ont essayé de passer un a été tué et sept blessés". 22 mai Ivrea est conquise 24 mai pendant la nuit deux pièces de 4 réussissent à passer mais les deux pièces de 8 qui les suivent sont détruites par l'artillerie du fort 25 mai Napoléon inspecte le nouveau chemin qui permet de contourner le fort et d'atteindre Donnas en deux heures et demie de marche, en notant qu'il est impossible à l'artillerie de passer. Pendant la nuit, le commandant de l'artillerie, le général Marmont, ordonne d'envelopper de foin tordu les roues des chariots, les chaînes et tout ce qui peut faire du bruit, fait étaler sur le pavé les litières et les matelas encore dans les maisons, puis dételle les chevaux et fait tirer l'artillerie par ses hommes dans un silence parfait. Couverts par le bruit des eaux tourbillonnantes de la Dora et d'un orage qui éclate vers minuit, ils parviennent à faire passer quatre pièces de huit, puis l'alarme est donnée et sous une pluie de feu, ils parviennent encore à faire passer deux canons, puis la colonne s'arrête. Grâce à ce stratagème, seuls 6 des 40 canons de l'armée sont passés. Le 26 mai, le fort est attaqué de trois côtés, mais il est repoussé. Le radeau utilisé pour traverser la Dora est coulé. 1er juin Assaut final du fort mené par le général Chabran, commandant de l'arrière-garde. Le général Andreossi, commandant l'artillerie, fait placer une pièce de 12 dans le presbytère de l'église paroissiale, à côté du clocher, et de là, protégé par la paroi rocheuse en surplomb, il commence à canonner la porte d'entrée du fort, distante d'environ 150 m. Les défenseurs ne peuvent rien faire contre cette pièce de 12, qui se trouve à l'intérieur de l'église. Les défenseurs ne peuvent rien contre ce canon qui, à partir de 9 heures du matin, commence la démolition systématique des défenses. Au coucher du soleil, la reddition est annoncée pour la cinquième fois et le commandant du fort, le capitaine Joseph Otto Stockard von Bernkopf, la signe, avec l'honneur des armes, à neuf heures du soir. Le fort qui a arrêté l'artillerie napoléonienne pendant 14 jours a été entièrement rasé à la fin des hostilités et il n'en reste rien. La formidable architecture d'aujourd'hui a été construite de 1830 à 1838 et n'a jamais pris part aux événements guerriers. Bibliographie
- Bernardi Alfonso, Le Siège de Bard en 1800, publié par l'auteur