Château de Saint-Pierre

L'architecture de Saint-Pierre est un élément essentiel de l'architecture valdôtaine.

Description

 Introduction

 Description architecturale

Lorsque Jean de Saint-Pierre fut investi d'une partie du fief et de la moitié du château en 1408, celui-ci fut décrit en ces termes :
  ;"medietatem castri Sancti Petri Castri Argentei, in qua medietatem est una turris vocata antiturris una domus sita iuxta primam portam dicti castri qui appellatur domus de porta, et una sala quae attingit secundam ianuam dicti castri unam cum curte in medio eorundam cum eorum appendentiis et pertinentiis universi"
À partir de cette brève description, on peut reconnaître, dans le petit château de Saint-Pierre, tous les éléments constitutifs de la typologie primitive du château valdôtain. L'exiguïté de l'éperon rocheux a contraint les bâtisseurs à comprimer les bâtiments autour d'une petite cour, mais les éléments constitutifs du château sont tous là et nous pouvons facilement les reconnaître dans les mots latins de la description : tout d'abord, nous trouvons, près de la porte d'entrée du château, une tour à fonction résidentielle, suivie d'une seconde entrée et d'une salle, le tout entrecoupé d'une petite cour."une maison de delices, où tout ce qu'il y avoit de personnes de condition et de merite, tant étrangers que du duché, etoint reçus et festoyés de son vivant, avec toute la courtoisie qu'on pouvoit attendre d'un seigneur aussi riche et aussi genereux qu'il estoit. Les appartaments, les peintures et les meubles de cette maison, tout y était magnifique et bien ordonné"
La demeure raffinée d'un seigneur riche et généreux, donc, avec des appartements, des peintures et des meubles magnifiques, une véritable "maison des délices" où chaque invité qui était une personne d'un certain statut et de bon mérite, étranger ou du duché, était accueilli et fêté avec courtoisie par les habitants du château.
C'est sur cette structure, retravaillée par rapport à la disposition originale mais toujours cohérente avec la logique du château, admirée par John Ruskin, qui en a laissé des croquis et une description, qu'a été réalisée la restauration promue par Emanuele Bollati.
Il acquit le château en 1873 et chargea l'architecte Camillo Boggio de réaliser une intervention qui dénatura le château dans son essence.
L'aspect le plus évident de cette restauration est en effet les quatre tourelles cylindriques suspendues, disposées aux quatre coins du donjon. En effet, une telle solution est également présente dans le château de Pilate à Nus, mais ici à Saint-Pierre, la position surélevée du château, combinée à la particularité des quatre tours et des profonds arcs suspendus soutenant le chemin de ronde, nous fait vraiment penser, au moins pour un moment, que nous nous trouvons devant le château de Cendrillon ou du roi Arthur.

 Historique

Le château et le village de Saint-Pierre tirent leur nom de la famille de Sancto Petro ; dès 1191, les frères de castro Sancto Petro figurent parmi les témoins de la charte de franchises, mais comme c'était souvent le cas à l'époque, le château était tenu en coignorie, à tel point qu'en 1287, Giacomo di Quart est signalé comme ayant reçu en fief la moitié du château, avec ses deux frères Guglielmo et Daniseto de Sancto Petro. Le 13 mars 1603, la famille Vulliet cède le château à Pietro Leonardo Roncas, dont le fils est ce Pietro Filiberto Roncas, marquis de Caselle, qui a favorisé les agrandissements dont de Tillier nous a donné le témoignage. En 1798, le château de Saint-Pierre fut acquis par la famille Gerbore et ensuite, en 1873, par Emanuele Bollati. C'est avant cette date que John Ruskin a vu le château de Saint-Pierre. John Ruskin (1819-1900) est sans doute un personnage complexe à la personnalité sensible et multiple ; esthète et critique d'art, chef de file de la pensée néo-gothique, il est fasciné, comme tout parfait romantique, par le thème de la ruine et du sublime, qui se transcende en une haine passionnée du progrès et une forte nostalgie du passé. Aujourd'hui, le château, propriété de la municipalité de Saint-Pierre, abrite le Musée des sciences naturelles.

 Le Musée régional des sciences naturelles

Depuis 1975, le château de Saint-Pierre abrite le Musée d'histoire naturelle de la Société de la Flore Valdôtaine, fondé en 1905 et devenu le Musée régional des sciences naturelles en 1985.
 Le musée est divisé en neuf salles, aménagées dans les salles du château de Saint-Pierre, dans lesquelles les visiteurs peuvent découvrir les nombreux aspects de l'environnement naturel de la Vallée d'Aoste.
 La première salle, qui occupe les anciennes écuries du château, est consacrée aux aspects minéralogiques et géologiques du territoire régional.
 La deuxième salle traite des aspects climatiques et glaciologiques de la vallée.
 La troisième salle expose la collection ostéologique, c'est-à-dire concernant les os, du Parc national du Grand Paradis, relative aux bouquetins.
 Dans les quatrième et cinquième salles, l'intérêt se porte sur la flore de la Vallée d'Aoste, ses origines, son rapport avec l'environnement, puis sur la végétation typique de la Vallée d'Aoste (bois, arbustes, prairies).
 A l'étage supérieur se trouvent les autres salles ; dans la sixième salle, quatre environnements valdôtains typiques ont été reconstitués, chacun présentant des spécimens caractéristiques de la flore et de la faune.
 La septième salle est consacrée à la faune ornithologique, avec une analyse des aspects biologiques et systématiques.
 La huitième salle traite des grands et petits mammifères, tandis que la neuvième salle abrite des insectes et des expositions de différents ordres.