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Jules Bich

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Date: 28/01/2024
Le doyen des guides de montagne valdôtains, Jules Bich, est décédé à Breuil-Cervinia le 10 février 2003. Il avait 95 ans et était le dernier membre (dans le domaine de l'alpinisme) d'une famille, les Bich, surnommés les "tailleurs", qui avaient déjà connu le...

Le doyen des guides de montagne valdôtains, Jules Bich, est décédé à Breuil-Cervinia le 10 février 2003, à l'âge de 95 ans.

Il était le dernier représentant (dans le domaine de l'alpinisme) d'une famille, les Bich surnommés les "tailleurs", qui avaient déjà connu les illustres mais brèves paraboles d'Edoardo et Maurizio, les frères de Jules, morts sur leurs montagnes d'origine.
 
La notoriété de Jules Bich commence en mai 1928, lorsque le dirigeable "Italia" du commandant Umberto Nobile, après avoir survolé le pôle Nord, s'écrase dans le pack, laissant derrière lui la cabine et 10 survivants, avant de disparaître à jamais emporté on ne sait où par les vents tempétueux. Une sorte de course de solidarité internationale contre la montre et les difficultés environnementales s'engage alors pour sauver la vie des naufragés, désespérément regroupés autour de ce qui deviendra le symbole de l'extrême précarité : la "Tente rouge". Depuis l'Italie, une équipe de soldats alpins spécialement sélectionnés est partie affronter le vent et la glace de la calotte polaire. Parmi eux, Jules Bich, qui n'a pas encore 21 ans.
Le guide alpin du Val d'Aoste est le dernier témoin vivant de cette aventure infructueuse, malheureusement pour eux, ou plutôt totalement inutile en raison des ordres donnés pour les orienter dans la mauvaise direction (c'est le navire brise-glace soviétique "Krassin" qui a sauvé Nobile et ses hommes) : Les hommes de Nobile ont toujours été très satisfaits de leur travail, de leurs efforts sur le terrain, de leur fierté pour leur uniforme alpin et de leur dégoût plus prosaïque pour les aliments lyophilisés à base de poisson.
De retour à Breuil, il devient d'abord moniteur de ski (1934) puis guide de haute montagne (1938). Il exerce ces deux activités sur ses montagnes avec passion, à tel point qu'en 1942, il est choisi pour accompagner la princesse de l'époque (future "Reine de Mai") Maria José au sommet du Cervin. Il reste de nombreux témoignages photographiques de cet événement, qui le représentent également avec une autre gloire locale, Luigi Carrel, surnommé "il Carrellino" en raison de sa petite taille.
Il a été moniteur de ski jusqu'en 1976 et la chronique mentionne parmi ses clients le duc Luigi Amedeo d'Aoste, le comte Lora Totino, Teo Rossi di Montelera et l'acteur Nino Manfredi.

 

 

Date du décès : 
10/02/2003
Lieu du décès: 
Valtournenche