Berger, chasseur, agriculteur et artisan, mais surtout grand alpiniste, le premier valdôtain dont l'esprit de conquête des sommets est devenu légendaire.
.Pasteur, chasseur, agriculteur et artisan, mais surtout grand alpiniste, le premier valdôtain dont l'esprit de conquête des sommets est devenu légendaire. Né en 1829 dans le village d'Avouìl, dans la commune de Valtournenche, sa jeunesse est marquée par le service militaire, qui coïncide avec les guerres d'indépendance (1848 - 1859) : il combat à San Martino et reçoit le grade de sergent ; dès lors, il est "le bersaglier" pour les habitants de son village.
Le surnom convenait bien à celui qui était en fait un chef par nature, fier mais sérieux et fiable : il avait fait de la conquête du Cervin le but de sa vie et considérait le défi de cette montagne comme une sorte d'affaire personnelle.
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Une première tentative, peu convaincante, a lieu en 1857 en compagnie de Jean-Jacques Carrel et d'un jeune séminariste nommé Amé Gorret. Elle aboutit à la première ascension de la Tête de Lion. En 1861, l'Anglais Edward Whymper tombe lui aussi "amoureux" de la Becca et contacte Carrel pour l'escalader, mais ils ne parviennent pas à se mettre d'accord car Jean-Antoine veut aussi Jean-Jacques avec lui. Whymper tente tout de même l'expérience avec un guide bernois, atteignant un point qui n'avait jamais été touché auparavant, mais les deux Carrel, pour prouver leurs compétences, dépassent le record de l'Anglais et atteignent la Crête du Coq (4032 m) où ils gravent une inscription dans le rocher.
1862 est l'année de la célèbre tentative de John Tyndall qui, avec deux guides suisses et Carrel comme porteur, gravit ce qui deviendra le Pic Tyndall, en s'arrêtant au passage dit de l'Enjambée. Tyndall demanda l'avis de Carrel, car les guides suisses (qui s'étaient déjà montrés très hautains) proposaient de renoncer à aller plus loin, mais le fier Valdostan répondit : "Demandez à vos guides, je ne suis qu'un porteur". Pour l'anecdote, l'Anglais n'apprécia guère cet élan d'esprit de clocher et, dans les années qui suivirent, il porta des jugements peu amènes sur le récit de Carrel.
Le Cervin reçut d'autres assauts.
Le Cervin subit d'autres assauts dans les années qui suivent, tous repoussés par le mauvais temps, mais en juillet 1865, alors qu'il est en altitude en train d'équiper l'itinéraire pour une probable "première" du ministre de l'époque Quintino Sella, les premiers conquérants apparaissent au sommet : Carrel reconnaît le pantalon blanc de Whymper et, pris de découragement, bat en retraite avec tous ses hommes. Il fallut toute l'éloquence du "Grand" Gorret et de l'ingénieur Giordano (plénipotentiaire de Quintino Sella pour l'occasion) pour le convaincre de tenter au moins la première de la face sud-ouest, l'italienne, qui, deux jours plus tard, fut dûment conquise, malgré des difficultés techniquement plus grandes que celles rencontrées par les premiers conquérants qui avaient gravi le versant suisse.
Les rapports avec Whymper, qui faisait partie de l'équipe depuis de nombreuses années, n'étaient pas faciles.
La relation avec Whymper, qui s'était tendue au milieu de la compétition pour le sommet du Cervin, se rétablit également grâce à la profonde estime que l'Anglais avait pour le guide valdôtain : en effet, il l'engagea pour une expédition dans les Andes équatoriennes. Ensemble, ils réalisent la première ascension du Chimborazo (6130 m) et la cinquième du Cotopaxi (5943 m), ainsi que d'autres sommets entre 4000 et 5000 mètres. Au cours de cette expédition, les deux alpinistes ont également fait connaissance avec le mal des montagnes, que notre champion a refusé de traiter par des médicaments, estimant qu'un peu de bon vieux vin chaud suffisait amplement. De retour en Angleterre, Whymper ne tarit pas d'éloges sur le guide valdotain, qui retourne humblement à son métier principal de fermier, car il ne peut pas vivre de son activité de guide, surtout avec douze enfants à charge.
En 1890, Carrel réalise sa 51e ascension du Cervin, en compagnie de Leone Sinigaglia et Charles Gorret. Le retour est difficile en raison du mauvais temps : après avoir secouru ses compagnons d'ascension, Jean-Antoine s'effondre et meurt à l'endroit où se dresse aujourd'hui la croix dite de Carrel.
Le chasseur Jean-Antoine, qui était aussi chasseur, a été le premier à gravir le Cervin.
Pasteur, chasseur, agriculteur et artisan, mais surtout grand grimpeur, le premier alpiniste valdôtain dont l'esprit de conquête des sommets est devenu légendaire. Né en 1829 dans le village d'Avouìl, dans la commune de Valtournenche, sa jeunesse est marquée par le service militaire, qui coïncide avec les guerres d'indépendance (1848 - 1859) : il combat à San Martino et reçoit le grade de sergent ; dès lors, il est "le bersaglier" pour les habitants de son village.
Le surnom convenait bien à celui qui était en fait un leader par nature, fier mais sérieux et fiable : il avait fait de la conquête du Cervin le but de sa vie et considérait le défi de cette montagne un peu comme une affaire personnelle.
Il y eut une première tentative, peu convaincante, en 1857 en compagnie de Jean-Jacques Carrel et d'un jeune séminariste nommé Amé Gorret. C'est ainsi qu'est née la première ascension de la Tête de Lion. En 1861, l'Anglais Edward Whymper tombe lui aussi "amoureux" de la Becca et contacte Carrel pour l'escalader, mais ils ne parviennent pas à se mettre d'accord car Jean-Antoine veut aussi Jean-Jacques avec lui. Whymper le tenta également avec un guide bernois, atteignant un point qui n'avait jamais été atteint auparavant, mais les deux Carrel, pour prouver leurs compétences, dépassèrent le record de l'Anglais et atteignirent la Crête du Coq (4032 m) où ils gravèrent une inscription dans la roche.
1862 fut l'année de la célèbre tentative de John Tyndall, qui avec deux guides suisses et Carrel comme porteur grimpa ce qui devint le Pic Tyndall, s'arrêtant au passage connu sous le nom de l'Enjambée. Tyndall demanda l'avis de Carrel, car les guides suisses (qui s'étaient déjà montrés très hautains) proposaient de renoncer à aller plus loin, mais le fier Valdostan répondit : "Demandez à vos guides, je ne suis qu'un porteur". Le Cervin subit d'autres assauts dans les années suivantes, tous repoussés par le mauvais temps, mais en juillet 1865, alors qu'il est en altitude en train d'équiper l'itinéraire pour une probable "première" du ministre Quintino Sella, les premiers conquérants apparaissent au sommet : Carrel reconnaît le pantalon blanc de Whymper et, désespéré, bat en retraite avec tous ses hommes. Il fallut toute l'éloquence du "Grand" Gorret et de l'ingénieur Giordano (plénipotentiaire de Quintino Sella pour l'occasion) pour le convaincre de tenter au moins la première de la face sud-ouest, l'italienne, qui, deux jours plus tard, fut dûment conquise, malgré des difficultés techniquement supérieures à celles rencontrées par les premiers conquérants qui avaient gravi le versant suisse.
En 1890, Carrel réalise sa 51e ascension du Cervin, en compagnie de Leone Sinigaglia et de Charles Gorret. Le retour est difficile en raison du mauvais temps : après avoir secouru ses compagnons d'ascension, Jean-Antoine s'effondre et meurt à l'endroit où se dresse aujourd'hui la croix dite de Carrel.
Carrel est un guide de haute montagne.